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Leadership : comment devenir un bon leader ?

Bien que le charisme soit une qualité innée, le leadership n'est pas nécessairement une aptitude naturelle et se développe par un travail assidu. Il est donc essentiel d'apprendre à cultiver et à mettre en valeur les compétences nécessaires pour devenir un leader suivi.

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 16/08/2024

Qu'est-ce que le leadership ?

Si le pouvoir du manager lui est conféré par sa position hiérarchique dans l'entreprise, déterminant intrinsèquement son autorité sur son équipe, c'est avant tout grâce à ses capacités de leadership qu'il est reconnu par ses collaborateurs comme un meneur charismatique,capable d'influencer leurs comportements.

Le leader bouscule les habitudes, crée et n'a aucune peur d'innover ou de proposer des solutions totalement disruptives.  Outre son charisme naturel, c'est essentiellement dans ses relations avec les autres qu'il assied son pouvoir de persuasion.

Ainsi, en adoptant un style de management adapté en période de transformation dans l'entreprise, la  gestion du changement se déroulera d'autant plus facilement si elle est conduite par un leader, reconnu, écouté et suivi de tous - ou presque.

Comment devenir un bon leader ?

Le leadership, lorsqu'il n'est pas "inné", peut toutefois s’acquérir dans une certaine mesure et se travailler afin d'en exploiter toutes les possibilités, en restant dans un cercle vertueux, bien évidemment - certains leaders peuvent s'avérer toxiques comme l'Histoire l'a montré à de nombreuses reprises.

qualités du leader

Les qualités d'un leader suivi

Pour assurer un certain charisme indiscutable aux yeux d'autrui, certaines qualités de leader sont primordiales. On retrouve ainsi, entre autres parmi ses points forts :

  • la confiance en soi : essentielle pour pouvoir ensuite donner confiance à autrui et transmettre sa vision et ses idées efficacement.
  • la vision :  lointaine et à 360 degrés afin de faire émerger le meilleur de chacun dans un objectif collectif. Il est doté de cette capacité à savoir partager sa vision. On parle du leader visionnaire.
  • l'ouverture d'esprit : nul ne détient la vérité. Savoir se remettre en question et rester curieux de toute nouvelle opportunité ou possibilité est essentiel pour réaliser un rêve. Le leader sait que seul, il ne peut pas grand chose. L'union - et donc l'intelligence collective - fait la force.
  • l'exemplarité : il s'agit là d'un principe de base. Pour être écouté et suivi, il faut donner l'exemple et mettre soi-même en application ce que l'on prêche.
  • la cohérence avec ses valeurs et convictions : un bon leader ne pourra convaincre s'il n'est pas lui-même profondément en accord avec le projet et les idées qu'ils défend.
  • l'intelligence pluridisciplinaire : un bon leader sent instinctivement ce dont ses collaborateurs sont capables, mais également leur personnalité et mode de fonctionnement. Fort de tout cela, il est ainsi à même d' orchestrer son monde et le mener à la meilleure réussite possible pour chacun et pour tous.
  • l'empathie : partie intégrante d'une intelligence émotionnelle particulièrement développée qui permet au meneur de tirer le meilleur de chacun en leur permettant de s'épanouir totalement.
  • la liberté : indépendance face à ses idées et décisions, intimement corrélée avec la confiance en soi et le sens des responsabilités.
  • la responsabilité : liée au point précédent, le leader, libre dans ses choix, doit assumer ses décisions, prises de risque, etc. dans l'objectif toujours du meilleur pour ses troupes.

A lire plus bas comment la situation, le groupe en question et les caractéristiques de l’individu ont une influence sur son leadership. Le leadership se construit sur ces domaines. Ainsi, une personne exerçant son pouvoir au cours d'une assemblée de collaborateurs n'aura peut-être pas la même capacité d'attraction face à un parterre de dirigeants.

Par ailleurs, un leader n'est pas nécessairement un manageur et vice versa, même si leadership et management demeurent complémentaires.

Les compétences clés à maîtriser pour être inspirant

Outre les qualités détaillées ci-dessous, pour développer son leadership, il convient travailler les compétences suivantes :

  • prendre des initiatives :  c'est souvent en cela que le bon leader est admiré et respecté, car il est déterminé, confiant et il sait oser.
  • défendre et imposer ses idées dans la douceur et le respect : à quoi bon avoir de bonnes idées si l'on n'est pas à même de les présenter, les expliquer - les vendre en quelque sorte - mais dans le respect et la non-violence ? Savoir convaincre  est ainsi un atout majeur. Il est possède en outre une autorité naturelle.
  • communiquer efficacement : une compétence primordiale pour faire passer ses idées et surtout recueillir l'adhésion de ses troupes. Le feedback en est un élément important, car il permet au leader de rester à l'écoute de ses collaborateurs, entendre de nouvelles possibilités et/ou opportunités, etc.
  • repérer et faire s'exprimer les talents de chacun dans le collectif : l'un des piliers du leadership qui consiste à déceler, faire émerger et orchestrer les talents individuels et collectifs afin de mener tout le monde à la réussite.
  • bousculer les habitudes dans l'intérêt de chacun et du groupe dans son entièreté :  disruption et innovation sont deux notions puissantes en matière de leadership. Elles permettent de remettre constamment en question ses idées, son travail ainsi que tout le groupe afin d'atteindre les sommets rêvés. L'agilité le caractérise.
  • motiver et reconnaître le travail de ses collaborateurs :  condition sine qua non d'un management efficace et positif. Un bon leader doit également manager ses troupes - et jouer sur la motivation et le sens au travail - pour maintenir sa position de meneur suivi. Il sait fédérer son équipe pour plus de performance.

Quel lien entre management et leadership ?

Intimement lié au management, le leadership diffère toutefois de ce dernier. S'il est essentiel pour un leader de savoir mener et gérer ses troupes - même si cela n'est pas toujours le cas, un manageur n'est pas nécessairement un leader.

En effet, le manager va faire en sorte d'atteindre les objectifs qui lui ont été fixés (ou qu'il aura lui-même définis) en s'appuyant sur le potentiel (humain, budgétaire...) dont il dispose. Lorsque la situation le permet, il est généralement adepte du management participatif comme style de direction. Il est attaché à responsabiliser son équipe pour la rendre plus autonome.
Le leader, quant à lui, ira plus loin en innovant si besoin - en surprenant et déroutant de prime abord parfois - mais surtout en entraînant ses troupes dans le mouvement dans une adhésion évidente et enthousiaste dudit chemin.

Si le manager reste généralement réaliste, le leader met tout en oeuvre afin d'aller au bout de ses rêves, aussi incroyables soient-ils.

Par ailleurs, un bon leader est non seulement capable de repérer et faire émerger les compétences de chacun et du groupe, mais également d'articuler tous ces savoir-faire, les transformer le cas échéant, jongler avec afin de mener le groupe encore plus loin.

Ainsi, il lui est essentiel de posséder certaines qualités et compétences s'il entend être suivi !

Leadership, situation et groupe

La capacité de leadership d'une personne s'exerce-t-elle dans toutes les situations ? Avec toute type de groupe ? Rien n'est moins sûr. Pour comprendre pourquoi voici un cas fictif pour comprendre les mécanismes en jeu.

C'est l'histoire de Bertrand, dirigeant d'une PME d'une cinquantaine de personnes.

Il a monté son affaire seul, à la force du poignet, bravant tous les obstacles que l'on a pu dresser devant lui. Et ils furent nombreux !  Ses employés sont fiers de lui et de son parcours.

Plusieurs fois par an, il a à cœur de réunir ses collaborateurs pour leur donner un nouveau souffle. C'est un moment important pour lui. Un moment privilégié qui lui permet de prendre le pouls de ses équipes. Lors de ces réunions, il est écouté religieusement. Ses salariés boivent littéralement ses paroles. Il a cette capacité d'entraîner ses troupes dans de nouvelles directions sans être confronté à une levée de boucliers.

Pourtant il s'agit de quelqu'un de très dirigiste. La gestion du changement n'est pour lui qu'une simple formalité .  "C'est qu'il a un sacré charisme", comme le dit Sophie, la responsable RH. Bien sûr, tout n'est pas toujours rose... Certaines personnes ont parfois plus de mal que d'autres avec ce tempérament...  Malgré cela, il reste très respecté et écouté.

Eh oui !  Bertrand est l'exemple type que l'on peut se faire d'un leader !

Il est également très impliqué dans l'association professionnelle à laquelle appartient son entreprise. Il participe à de nombreuses commissions et se montre très actif.

D'ailleurs, le président actuel de l'association va partir en retraite. C'est pour Bertrand l’occasion de briguer ce poste qu'il convoite en secret depuis des années... Après avoir su actionner les bons leviers, quelques mois plus tard, l'en voici enfin président...

Fort de son style habituel et sûr de son leadership naturel, notre chef d'entreprise anime les réunions de l'association professionnelle avec la même verve qu'avec ses employés. Mais voilà : cela se passe mal...  Les autres membres de l'association le trouvent arrogant, trop sûr de lui, pas assez à l’écoute ... C'est qu'il fait face cette fois à un parterre de dirigeants... comme lui !

En prise avec ce groupe, il n'est plus le leader comme il peut l’être aux yeux de ses employés .

Le temps passe, Bertrand s'accroche dans son poste au sein de l'association professionnelle. Et puis vient la crise...  Les mauvais résultats plombent les comptes des membres . Bertrand profite de la situation. Il redouble de dynamisme et malgré un ton toujours aussi directif, il essaie de mettre les adhérents en mouvement en proposant plusieurs initiatives pour mutualiser certaines charges. Et voilà la mayonnaise en train de prendre !  Les plus réticents à son style deviennent plus attentifs et reconnaissent ses qualités : " un peu autoritaire, mais quel charisme !", "une véritable force de proposition !", "il ne baisse jamais les bras !"...

Que s’est-il passé ?

Le leadership se construit sur 3 axes :

Leadership : situation groupe individu

  • - L'individu : il s'agit des caractéristiques inhérentes à la personne en question
  • - La situation : c'est le moment présent où l'individu est en situation de management
  • - Le groupe considéré : cela représente le groupe sous influence

Le leadership est dépendant de ces trois variables.

 

Reprenons l'exemple de Bertrand :

Cas de leadership dans une situation, envers un groupe en tant qu'individu

  • 1 - Dans le premier cas, Bertrand possède une forte aura au sein de son entreprise . La situation est normale, les employés sont sous influence, son pouvoir de leader est élevé .
  • 2 - Dans le deuxième cas , la situation ne présente rien de particulier. Bertrand est dans un rôle de président de l'association professionnelle . Le groupe est constitué de chefs d'entreprise... comme lui . Son leadership est faible.
  • 3 - Le dernier cas est caractérisé par une évolution de la situation qui modifie la perception du groupe de dirigeants. Bertrand remonte sa capacité d'influence de par son engagement et sa réussite au sein de l'association. La situation de crise que rencontrent les membres de l'association modifie la perception et le poids du Bertrand au sein de ses pairs. Son leadership s'installe.

À travers cet exemple, il apparaît clairement que l'on n’est pas leader dans l'absolu . En effet, d'autres paramètres viennent modifier ce jeu de pouvoir... Si le charisme est une qualité innée, il faut toutefois savoir le mettre en valeur de façon adéquate pour en faire une véritable force de frappe... et non le subir comme un défaut que bon nombre confondraient avec de l'arrogance...

A lire le contenu sur le leadership situationnel.

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Commentaires

  • Gravatar for Yashwinee Chicooree

    Yashwinee Chicooree 17 juin 2023 à 16:05 (Il y a 17 mois)

    Très intéressant ce article. Étant une étudiante en gestion des ressources humaines, je peux constater que d’être dans le secteur privé entraîne différentes pressions qui peuvent créer un réel sentiment d'urgence pour toutes les parties prenantes parce que la rapidité joue un rôle majeur dans chaque relation commerciale. De même, les exigences imposées à la réalisation des objectifs de vente et de croissance signifient que nous voyons souvent une focalisation pointue sur les bons résultats et pas seulement sur les intrants.
    Les grands leaders ne disent pas aux gens quoi faire, mais les emmènent plutôt là où ils doivent être. Les vrais leaders savent que le succès est intimement lié au travail du collectif. Ils utilisent la communication, les récompenses, les punitions et la modélisation pour inciter les employés à se comporter de manière éthique et positive. Donc, un bon leader exécute les aspects opérationnels de la gestion des personnes de l’organisation. Il évalue, exprime clairement et aide à façonner la culture d’une organisation. De plus, il respecte la culture en place et il sait comment il faut façonner la culture pour relever les défis actuels et futurs. Il facilite cette transformation en mettant à exécution ce que l’on sait notamment au sujet des changements que l’entreprise doit apporter, des initiatives stratégiques, etc. Il doit aussi contribuer à la réussite de l’entreprise en ayant une connaissance du contexte social dans lequel elle exerce ses activités. Il sait également comment l’entreprise réalise des profits, ce que l’on appelle la chaîne de valeur de l’entreprise.
    Tout comme les valeurs sont différentes selon les cultures, il en va de même pour les préférences et les pratiques de leadership. Cet article a examiné les différences de préférences en matière de leadership au sein du secteur privé, ainsi que le lien entre les styles de leadership et les valeurs organisationnelles dans le secteur privé. Mais surtout, les styles de leadership varient selon le type d’institution et le niveau de hiérarchie institutionnelle. Il a été débattu que dans le secteur public, les institutions entretiennent un leadership peu axé sur les tâches et des relations élevées, alors que le secteur privé est guidé par des objectifs axés sur le profit. De plus, il favorise un style de leadership relationnel élevé, de tâche élevée et participatif.
    En résumé, un bon leader doit communiquer efficacement avec ses employés et respecter les autres. Le plus grand leader n'est pas nécessairement celui qui fait les plus grandes choses. C'est lui qui amène les gens à faire les plus grandes choses.