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Comment déterminer la valeur d’une entreprise ?

Combien vaut l'entreprise ? C'est la question que se posent plusieurs chefs d'entreprise avant de procéder à une opération (de vente, reprise, transmission ou de fusion/acquisition, etc.) de leur affaire. Cet article revient sur les principales méthodes d'évaluation.

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 14/09/2023

Il existe plusieurs méthodes comptable et financières pour répondre à cette question (la méthode comparative, la méthode patrimoniale, et la méthode DCF), chaque méthode repose sur des hypothèses différentes, et doit être utilisée dans un contexte précis. Plusieurs paramètres entrent également dans la détermination de la valeur de l'entreprise, on cite à titre d'exemple la qualité de négociation entre l’acheteur et le vendeur et l’urgence de la transaction.

Tableau de synthèse des méthodes de valorisation

 

Valorisation basée sur le passé

Valorisation basée sur le présent

Valorisation basée sur le futur

Valorisation basée sur la comparaison

Méthodes

ANC

ANCC

DCF

Multiples

Limite

Les méthodes dites patrimoniales prennent en compte la valeur statique du patrimoine comptable, ils ne prennent pas en compte les performances que peut dégager une entreprise dans le futur

Cette méthode repose sur des flux de trésorerie estimée, dont la réalisation n'est pas certaine.

La qualité de la valorisation dépend des informations financières recueillies ainsi que sur l’échantillon sélectionné

L'évaluation par la méthode patrimoniale ANC et ANCC

Évaluer une entreprise par la méthode patrimoniale consiste à déterminer sa valeur en se basant sur son passé, c’est à dire sur le patrimoine qu’elle possède diminué de ces dettes. Dans ce cas la valeur de l’entreprise correspond à la différence entre l’actif de son bilan (hors actif fictif) et ses dettes réelles .

Le résultat obtenu, constitue ce qu’on appel l’actif comptable net ou (ANC).

Les limites de l'actif net comptable

Cette approche comptable affiche quelques limites, car elle prend en compte la valeur historique des postes composants le bilan de l’entreprise. Une autre méthode appelée (ANCC), vient corriger cette limite en prenons en compte cette fois-ci, la valeur du marché des postes du bilan, ainsi que certains retraitements d’ordre comptable, à savoir :

  • Intégration de la fiscalité différée (créances et dettes d'impôt potentielles)
  • Le reclassement des provisions non justifiées

La méthode patrimoniale peut être envisagée dans une optique liquidative (valeur à la casse) ou une optique de continuité d’exploitation (valeur d’usage).

 

bilan d'entreprise

 

Selon la méthode patrimoniale, l’entreprise vaut ce qu’elle possède

L'évaluation par la méthode Discounted Cash-Flow (DCF) 

Évaluer son entreprise par la méthode (DCF) discounted cash flow, consiste à déterminer la valeur de l’entreprise en se basant sur ces performances futures , c’est-à-dire sur la base des flux qu’elle va générer par son activité dans le futur (les flux généralement utilisés sont les flux de trésorerie disponible ou Free cash flow).

Concrètement, pour déterminer la valeur de l’entreprise par la méthode DCF, il faut procéder par les étapes suivantes :

  • l’élaboration d’un business plan ;
  • La détermination des flux de trésorerie prévisionnels :

    Flux de trésorerie prévisionnels = Résultat d'exploitation après impôt + Dotation aux amortissements nets + Investissements nets + Variation du BFR

Les flux de trésorerie sont calculés sur la base des données financières prévisionnelles (généralement dans un horizon entre 5 et 7 ans).

  • L’actualisation des flux de trésorerie par le taux d’actualisation (généralement le coût moyen pondéré du capital CMPC composé du coût de capital et du coût de la dette).
  • La détermination de la valeur terminale : c’est la valeur future estimée en fin d'horizon du business plan, elle peut être déterminée à travers l’actualisation d’un flux normatif (par la méthode Gordon & Shapiro).

Une fois ces éléments constitués, la valeur de l’entreprise peut être déterminée par addition de la somme du cumul des flux de trésorerie disponible et la valeur terminale.

Selon la méthode DCF l’entreprise vaut ce qu’elle va générer dans le futur

L'évaluation par la méthode des comparables

Évaluer son entreprise par la méthode des comparables consiste à déterminer la valeur financière de l’entreprise par comparaison avec des entreprises ayant des caractéristiques similaires. Pour déterminer la valeur de l’entreprise avec cette méthode, il convient de suivre quelques étapes :

  1. La définition d’un échantillon d'entreprises comparables : ce sont des sociétés qui présentent pratiquement les mêmes caractéristiques en terme de : taille, de secteur d’activité, de structure financière, de perspectives de croissance, etc.
  2. Le choix et le calcul des multiples : ce sont des indicateurs qui rapportent la valeur de l’entreprise (la valeur de ces transactions ou sa valeur boursière) avec une grandeur qui représente sa capacité à générer de la valeur (CA, EBE, EBIT, PER, etc.) ;
  3. Le calcul de la valeur des multiples : il convient ensuite de déterminer la moyenne des multiples des entreprises composant l’échantillon.

La valeur de l'entreprise est ensuite déterminée en multipliant la moyenne sectorielle par les sources de revenu de l’entreprise référente (à valoriser).

Qu'est-ce que le goodwill ?

Comment estimer le potentiel réel d'une affaire au-delà de la valorisation des actifs inscrits au bilan ? La solution est d'estimer le goodwill. Ce mode de calcul met en évidence une survaleur issue de la différence entre les chiffres purement comptables et le capital immatériel.

L'origine de cet écart est à rechercher dans la valorisation d'un savoir-faire, de rendements futurs générés par une stratégie affûtée, des compétences clés, des salariés motivés et engagés, des clients particulièrement fidèles... bref des éléments de l'actif incorporel difficilement identifiables individuellement.

Concrètement le goodwill mesure la "superformance" (justifiant un écart d’acquisition) des sociétés vis-à-vis de celles appartenant au même secteur d'activité et à taille comparable. Il s'agit alors d'une véritable création de valeur.  On évoque aussi le terme de "survaleur"  . Dans le cas contraire, on parle de  badwill  (une valeur attendue inférieure à la valeur patrimoniale).

Les limites du goodwill

L'intangibilité de ces actifs et la difficulté pour les évaluer apporte de l'imprécision (et de la subjectivité) dans les calculs. Et suscite ainsi bon nombre de discussions et de... négociations entre les vendeurs et les acquéreurs dans le cas  d'une cession  . Car en effet cette survaleur a pour conséquence un prix d'achat supérieur à la valeur nette comptable d’une entreprise.

Comment valoriser une start-up ?

Une start-up est valorisée à différents stades de son évolution. Le premier correspond au début de son existence lorsqu’aucun investisseur n’est entré dans le capital : c'est ce que l'on appelle la valeur pre-money. Après l'apport des investisseurs, il s'agit de la valeur post-money. Ce sont des références utilisées dans le cadre d'une recherche de financement .

Voici quelques méthodes d'évaluation :

Le taux de rendement interne attendu

L'investisseur compare plusieurs projets en comparent le tri.  C'est à dire la rentabilité annualisée de l'opération en rapportant la valeur future de la participation au prix d'entrée qu'il a payé.

Les cash flows actualisés

Méthode plus complexe dont le principe est d'estimer les flux financiers futurs et de les actualiser.

Les comparables

L'idée toute simple est de prendre comme référence une entreprise oeuvrant dans le même secteur technologique, de taille et d'ancienneté proches.

 ...

Il existe bien d'autres méthodes même celle consistant à estimer la valeur de la jeune pousse... à priori !


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