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EBITDA : définition, calcul, analyse et exemple

L’EBITDA est un indicateur financier venu des États-Unis qui permet de chiffrer la rentabilité d’une entreprise sans prendre en compte ses contraintes fiscales et ses possibilités de financement. L’acronyme signifie « Earnings Before Interest, Taxes, Dépréciation and Amortization ». La traduction française est « bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements » (BAIIA), mais demeure peu utilisée dans le vocable financier français.

Rédigé par Mickaël Le Bour - Mis à jour le 17/05/2023

Définition de l’EBITDA

L’EBITDA fait référence aux revenus obtenus par une entreprise avant la déduction des charges financières comme les impôts, les dotations aux amortissements et aux provisions, les dépréciations sur immobilisations. Grâce à l’EBITDA, il est possible de chiffrer le bénéfice hors charge pendant un cycle en particulier. C’est un moyen d’évaluer la santé financière d’une entreprise par la comparaison de son bénéfice avec son chiffre d’affaires.

Quelles sont les différences entre EBITDA et EBE ?

L’indicateur permet de mesurer les résultats de l’entreprise, dans une logique proche de l’excédent brut d’exploitation (EBE). On considère d’ailleurs l’EBE comme l’indicateur français de l’EBITDA . Contrairement à ce dernier, l’EBE est un solde intermédiaire de gestion en France comme la marge commerciale, la valeur ajoutée, le résultat d’exploitation, le résultat financier, etc.

L’EBITDA n’est pas non plus défini par les normes comptables internationales IAS et IFRS. Pourtant, certains groupes le calculent à présent pour mesurer les performances de leurs établissements (Sodexo, Nestlé, etc.).

Les deux indicateurs traduisent la capacité d’une entreprise à produire de la richesse. Il existe toutefois des nuances entre les deux notions :

  • l’EBITDA inclut les produits, les charges exceptionnelles et la participation des salariés, données exclues de l’EBE ;
  • l’EBITDA ne prend pas en compte la soustraction des intérêts, les impôts et taxes, les dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations ;
  • l’EBE ne retranche pas la participation des salariés, les impôts et taxes liés à la production.

L’EBE est supérieur à l’EBITDA, car il exclut certaines dépenses dont l’impact sur les résultats de l’entreprise peut être important.

Par ailleurs, l’EBE est utilisé en France pour déterminer le niveau de richesse obtenue par l’entité pendant une période donnée par son cycle d’exploitation (mesure de son cash-flow). L’EBE est en outre pris en compte par les financeurs et investisseurs pour analyser la rentabilité future de l’entreprise. Cette dernière est cruciale dans la décision de financer ou pas la structure, en particulier dans sa phase de lancement.

Comme l’EBE, l’EBITDA ne chiffre pas la rentabilité de tout le modèle économique de l’entreprise, mais seulement celui du processus de production. L’EBITDA est également calculé par les investisseurs pour porter une appréciation sur la viabilité d’un projet entrepreneurial. Les analystes financiers l’utilisent aussi pour comparer les structures. 

Calcul de l’EBITDA

Calcul de l'EBITDA

Ce calcul est réalisé pour une période donnée, le plus souvent l’exercice comptable, à partir de données enregistrées dans le compte de résultat.

Deux méthodes sont employées pour calculer l’EBITDA :

La première est dite soustractive. Elle part du chiffre d’affaires :

EBITDA = chiffres d’affaires hors taxes — achats et charges externes — charges de personnel — autres charges

Rappelons que les charges externes sont les charges et les autres dépenses engagées autres que celles trouvant leur origine dans les salaires, les taxes et les coûts de ventes.

La deuxième méthode est dite additive et s’appuie sur le résultat net comptable :

EBITDA = résultat net comptable + charges financières + impôts et taxes + dotations aux amortissements et provisions

Comment analyser l’EBITDA ?

L’EBITDA calcule le niveau de rentabilité du processus d’exploitation d’une société. Son objectif est de mettre en évidence la création de richesse d’une entreprise. La notion permet de réaliser des comparaisons avec les autres entités du secteur d’activité, indépendamment de leur implantation.

L’EBITDA est utilisé dans le calcul du ratio de la rentabilité brute des capitaux propres :

Rentabilité brute des capitaux propres = EBITDA/Capitaux propres

Il entre également dans le calcul de l’EBIT ( Earnings Before Interest and Taxes ), une notion proche du résultat d’exploitation :

EBIT = EBITDA – dotations aux amortissements et provisions

Le calcul de l’EBITDA peut générer un résultat positif ou négatif :

  • Dans l’hypothèse où l’indicateur est supérieur à zéro, l’entreprise crée de la valeur à partir de son processus de production. Il convient toutefois d’être prudent : cela ne signifie pas nécessairement que tout le modèle économique de l’entreprise est rentable (organisation des services de l’entreprise, politique de financement et d’investissement, etc.).
  • Si l’indicateur est inférieur à zéro, cela veut dire que le cycle d’exploitation de l’entreprise est déficitaire. Même si d’autres aspects de son organisation sont performants (bonne politique de financement et d’investissement), la pérennité de l’entité est menacée dans la mesure où le cycle d’exploitation est déterminant dans la création de valeur.

L’indicateur peut être complété par la marge d’EBITDA :

Marge d’EBITDA = (EBITDA/chiffre d’affaires) x 100

Un taux élevé de marge est le signe d’une rentabilité de l’entreprise qui obtient des bénéfices élevés comparés au chiffre d’affaires.

Une autre question peut également se poser concernant l’EBITDA : est-ce un bon indicateur pour mesurer la performance des entreprises ?

En ne prenant pas en compte les taxes et les impôts, l’indicateur est de forte inspiration américaine qui ne recoupe pas nécessairement les impératifs français. D’une façon générale, l’EBITDA peut être employé dans une première approche pour évaluer la capacité de l’entreprise à pérenniser le cœur de son activité.

L’analyse devra toutefois avoir recours à d’autres indicateurs pour une analyse plus transverse de l’entreprise. L’EBITDA peut donc être vue comme un indicateur intermédiaire entre la valeur ajoutée (richesse obtenue par le seul processus de production main-d’œuvre exclue) et l’EBE.

Exemple de calcul de l’EBITDA

Soit les données suivantes pour le calcul de l’EBIDA selon la méthode soustractive :

  • - chiffre d’affaires hors taxes de 2 000 €
  • - charges externes comprenant les autres charges de 700 €
  • - charges de personnel de 500 €
  • EBITDA = 2 000 – 700 – 500 = 800 €

Concernant la méthode additive, pour la même entreprise, on a les informations suivantes :

  • - résultat net de 550 €
  • - charges d’intérêts de 50 €
  • - impôts et taxes de 120 €
  • - amortissements de 80 €
  • EBITDA = 550 + 50 + 120 + 80 = 800 €

L’EBITDA fait partie des outils qui sont utiles pour évaluer la performance d’une entreprise. Elle permet notamment de savoir si ses activités sont pérennes ou non. Il s’agit pourtant d’une approche qui doit être complétée d’autres outils pour obtenir une information optimisée et fiable.

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Auteur - Mickaël Le Bour

Diplômé de l'institut d'études politiques de Bordeaux, Mickaël a rejoint le ministère des finances en 1995. Après une solide formation en comptabilité générale, il a réalisé des audits comptables et financiers sur des structures publiques et privées. Il a également travaillé sur la réglementation comptable et financière des collectivités locales et sur le projet de certification des comptes des entités publiques locales. Il a aussi participé aux travaux de transposition des normes comptables du secteur privé dans la sphère publique locale. 


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