En comptabilité générale, les charges sont classées par nature : compte 607 pour les achats de marchandises, compte 627 pour les services bancaires, compte 641 pour les salaires, etc. Il est toutefois possible d’opérer un reclassement selon leur lien à l’activité de l’entreprise.
Définition des charges variables
Les charges variables, aussi appelées « charges d’activités » ou « charges opérationnelles » sont proportionnelles à l’activité de l’entreprise. Plus cette dernière est importante, plus le montant des charges variables augmente. Par exemple, un boulanger devra acheter plus de farine s’il veut augmenter sa production de pain.
Exemples de charges variables
Les charges variables impactent le résultat d'exploitation, notamment les postes suivants :
- les achats de matières premières ;
- les contrats de sous-traitance ;
- les frais de transport et de livraison ;
- les commissions ;
- les coûts de commercialisation qui varient selon le chiffre d’affaires.
La notion de charges variables ne permet toutefois pas d’évaluer à l’euro prêt les charges d’exploitation. On considère en effet que les charges variables sont strictement proportionnelles au chiffre d’affaires, ce qui n’est en général pas le cas : par exemple, l’entreprise peut bénéficier de ristournes en cas de grosses commandes.
Définition des charges fixes
Les charges fixes ou « charges de structure » ne dépendent pas directement du chiffre d’affaires de l’entreprise. Elles restent stables, quel que soit le niveau de l’activité. Elles impliquent en général des paiements réguliers qui doivent être anticipés dans la comptabilité de l’entreprise.
Exemples de charges fixes
Figurent dans cette catégorie :
- les loyers (location de matériel, de véhicules, etc.) ;
- les abonnements (téléphone, électricité, gaz, revues…) ;
- les dotations aux amortissements des immobilisations ;
- les dépenses d’assurance ;
- les salaires et charges sociales (à l’exception des rémunérations à l’objectif) ;
- les frais bancaires ;
- certaines charges fiscales ;
- l’entretien des locaux.
Utilisation des charges fixes et variables
Le seuil de rentabilité
Le seuil de rentabilité permet de déterminer le niveau d’activité à atteindre pour couvrir les charges. Il peut être calculé a posteriori, mais aussi à titre prévisionnel, avant de réaliser un investissement important par exemple.
Le seuil de rentabilité correspond au montant de chiffre d’affaires qu’une entreprise doit réaliser pour dégager des profits.
Le point mort est une variante du seuil de rentabilité. Il exprime l'atteinte du niveau d'équilibre en nombre de jours. Pour en savoir plus, voir la définition du point mort.
La méthode du coût variable évolué
Cette méthode consiste à prendre en compte, pour chaque produit, l’ensemble des coûts variables et fixes qui lui sont propres. L’objectif est d’évaluer sa contribution au résultat et à la couverture des charges fixes. Cette information permet notamment d’apprécier l’opportunité de maintenir ou d’abandonner la production d’un bien ou d’un service spécifique.
Points de vigilance
Certaines charges fixes peuvent évoluer par palier. Par exemple, si l’acquisition d’une nouvelle machine est nécessaire à l’augmentation de la production, les charges de maintenance vont augmenter et vont franchir un nouveau palier. Les coûts fixes vont rester stables jusqu’au prochain palier de production.
Par ailleurs, il n’est pas toujours aisé de distinguer les charges variables des charges fixes. Il s’agit notamment de la masse salariale. Ainsi, les salaires fixes et les cotisations sociales d’une société sont stables, quel que soit le niveau de la production. À l’inverse, si une part de la rémunération est conditionnée par l’atteinte des objectifs, la rémunération variable sera recensée comme une charge variable. De même, les charges acquittées par les micro-entrepreneurs sont fonction du chiffre d’affaires. De plus, certaines dépenses sont semi-variables comme les dépenses d’énergie qui comportent une part fixe (l’abonnement) et une part variable (la consommation).
En matière fiscale, la taxe sur les salaires d’une société est une charge fixe (sauf rémunération au mérite) tandis que l’impôt sur les sociétés dépend des bénéfices réalisés par l’entreprise.
En outre, il faut bien distinguer les charges variables et les charges fixes de la notion de charges directes et de charges indirectes qui entrent dans la détermination du coût de revient. Selon la méthode dite des coûts complets, sont pris en compte l’ensemble des coûts, de la fabrication à la vente, entrant dans la confection d’un bien ou la réalisation d’un service. Grâce à ces données, l’entreprise sera en mesure de déterminer le prix de vente du bien ou du service.
Ainsi, le calcul des charges fixes et des charges variables peut s’avérer complexe. Il peut être judicieux de recourir aux services d’un expert-comptable pour vous aider à le réaliser.
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Auteur - Mickaël Le Bour
Diplômé de l'institut d'études politiques de Bordeaux, Mickaël a rejoint le ministère des finances en 1995. Après une solide formation en comptabilité générale, il a réalisé des audits comptables et financiers sur des structures publiques et privées. Il a également travaillé sur la réglementation comptable et financière des collectivités locales et sur le projet de certification des comptes des entités publiques locales. Il a aussi participé aux travaux de transposition des normes comptables du secteur privé dans la sphère publique locale.
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