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Comprendre et calculer les amortissements comptables

Les amortissements ont pour finalité de constater une dépréciation (usure, obsolescence...) des immobilisations dans le temps. Calculs dégressifs, linéaires, durée... Voici l'essentiel à connaître.

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 07/03/2023

Qu'est-ce qu'un amortissement en comptabilité ?

L'amortissement est le processus comptable consistant à répartir le coût d'un actif immobilisé corporel ou incorporel sur sa durée d'utilisation. Ce dispositif permet à une entreprise d'enregistrer la dépréciation d'un actif dans ses états financiers. 

Qu'est-ce qu'un plan d'amortissement ?

Il s'agit d'un tableau financier présentant la dévalorisation d'un bien tout au long de sa durée de vie d'utilisation. Il contient les informations suivantes : la période, la valeur nette du bien en début d'année, les annuités d'amortissement, la valeur nette en fin d'année.

Exemple de plan d'amortissement

Quel est le mécanisme des amortissements en comptabilité ?

Les amortissements reviennent à  observer un appauvrissement de l'entreprise.  En effet, un bien achetée 100, vaudra 80 l'année d'après s'il est amorti sur 5 ans. C'est une perte de valeur. Entre-temps la dévalorisation est  constatée à travers une dotation à l'amortissement  enregistrée dans le compte de résultat. L'amortissement comptable est une charge calculée par opposition aux autres charges, étant constatées, mais non décaissée. C'est-à-dire qu'il ne génère aucun flux financier et donc aucun impact sur la trésorerie.

A la fin de l'exercice, la comptabilisation des amortissements dans les comptes de l'entreprise se réalise de la façon suivante :

  • à l'actif du bilan (actifs immobilisés) pour traduire la dépréciation cumulée des immobilisations au fil des temps : valeur brute (coût d'acquisition)/ montant de l'amortissement au cours de l'exercice comptable/ valeur nette (voir la définition de l'exercice comptable). Les annexes détaille les évolutions durant l'exercice comptable : les augmentations avec les dotations de l'exercice, les diminutions avec les éléments sortis et les reprises.
  • au compte de résultat  pour la prise en compte des dotations dans le résultat de l'exercice.

Voir le plan comptable pour les écritures dans les comptes concernés (lire : définition du PCG )

D'un point de vue économique, ce mécanisme permet de répartir le coût de l'investissement sur plusieurs exercices et donc d'amortir les immobilisations corporelles et incorporelles. Les amortissements permettent, dans la durée, de renouveler les immobilisations en constituant des ressources financières.

Leur calcul obéit à des règles fiscales précises. Il est indispensable de les connaître pour ne pas risquer une opération illégale.

Le calcul du montant amorti se fait  selon  2 méthodes :  l'amortissement linéaire et l'amortissement dégressif . La première retient une annuité constante  pour chaque exercice , la seconde majore la dépréciation pour les premières années d'utilisation.

Voir le mécanisme du crédit-bail, une façon particulière de financer et amortir un investissement.

Les différents types d'amortissement 

Qu'est-ce que l'amortissement linéaire (ou constant) ?

Il s'agit du principe général. Chaque année la valeur nette comptable de l'investissement en début d'exercice (VNC) est amortie d'une annuité calculée de la façon suivante :  valeur d'origine / durée. Cette dernière est fixe pour l'ensemble des années pleines.

Qu'est-ce que l'amortissement dégressif ?

Ce dispositif est réglementé et donc valable que pour certains types d'investissements. 

Il permet d' amortir plus rapidement une immobilisation en début de période, les premières années, et donc de reconstituer plus rapidement ses ressources. Il augmente les charges des premiers exercices et donc  mécaniquement fait baisser le bénéfice et les impôts payés.

Le taux progressif est calculé à partir d'un coefficient fourni par l'administration fiscale et appliqué à l'amortissement. Ces informations sont accessibles sur le site des impôts :  https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/4699-PGP.html

Quelle durée d'amortissement utiliser ? 

Le nombre d'années à prendre en compte pour amortir l’investissement est fonction de sa durée de vie ou bien de sa durée d'usage (d'utilisation).

L'administration fiscale indique des durées d'amortissement selon le type d'immobilisation et de diverses règles (exprimé en taux). Voir ici pour en savoir plus :   https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/2060-PGP.html

Quelques exemples de taux les plus couramment appliqués aux biens amortissables :

 Biens  Durée d'amortissement  Taux d'amortissement annuel

Construction

 Bâtiments commerciaux  20 à 50 ans 2 à 5%
 Bâtiments industriels  20 ans  5%

Matériel et outillage

 Matériel  6,5 à 10 ans

 10 à 15%

 Outillage  5 à 10 ans  10 à 20%
 Matériel de bureau 5 à 10 ans  10 à 20%

  Autres immobilisations

 Matériel de transport automobile  4 à 5 ans  20 à 25%
 Mobilier   10 ans  10%
 Agencements, installation  10 à 20 ans  5 à 10%
Brevets   5 ans 20%

Comment calculer des amortissements ?

Exemple de calcul de l'amortissement linéaire

Du matériel informatique est acquis au prix de 100 000 € le 16-09-2022, la durée de vie du bien est de 4 ans.

Le taux d’amortissement est de 100/4 soit 25%

L'annuité pour une année pleine est de : 100 000 € x 25% soit 25 000€

La première est calculée prorata temporis : 25 000 x ((30-16) + (3x30 jours))/360 jours) = 7 222,22 €

A noter que la première dotation aux amortissements se calcule à partir de la date de mise en service du bien. 

Exemple de plan d'amortissement (ou tableau d'amortissement) 

 Période  Valeur comptable nette en début d'année  Annuité d'amortissement Valeur comptable nette en fin d'année
 2022 100 000 € 7 222,22 € 92 777,77 €
 2023 92 777,77 € 25 000 € 67  777,77 €
 2024 67  777,77 € 25 000 € 42  777,77 €
 2025 42  777,77 € 25 000 € 17 777,77 €
 2026 17 777,77 € 17 777,77 €  0

Exemple de calcul de l'amortissement dégressif

Le principe est de revenir à l'amortissement linéaire lorsque l'annuité dégressive

Cela implique donc de calculer le taux linéaire pour chaque année.

A noter que la première annuité se calcule également en prorata temporis, mais sur un mois entier. Le mois de l'acquisition étant compté entièrement.

Reprenons notre exemple d'immobilisation (investissement informatique) en appliquant cette fois un amortissement progressif :

Le taux dégressif à utiliser est de 25% (taux linéaire) x 1.25 (coef donné par l'administration fiscale) soit 31.25%

les annuités sont égales à  100 000 € x 31.25% soit 31 250 €

la première annuité est égale à  31 250 € x 4/12 soit 10 416,67 €

L'annuité d'amortissement = Valeur résiduelle x coefficient d'amortissement dégressif

Exemple de Plan d'amortissement

 Période Valeur comptable nette en début d'année  Annuité d'amortissement Valeur comptable nette en fin d'année Seuil de basculement au taux linéaire sur les années restantes
 2022 100 000 € 10 416,67 € 89 583,33 €  
 2023 89 583,33 € 27 994 € 61 588,54 €  
 2024 61 588,54 € 20 529,51 € (linéaire) 41 059,03 € 33% (> taux dégressif de 31.25%) - il correspond à un amortissement linéaire sur les 3 années restantes
 2025 41 059,03 € 20 529,51 € (linéaire) 20 529,51 €  
 2026 20 529,51 € 20 529,51 € (linéaire)  0  

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