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Workaholic : comment soigner votre addiction au travail ?

Quand le rapport au travail devient pathologique, les risques sont nombreux – sur le plan de la santé tant physique que mentale. Si être "workaholic" n’est pas un phénomène nouveau, le contexte social d’ultra connexion a contribué à augmenter les victimes de cette addiction. De quoi s'agit-il ? Etes-vous concerné ? Comment se soigner ?

Rédigé par Laurent GRANGER - Mis à jour le 27/05/2024

Qu'est-ce qu'un workaholic ?

Un "workaholic" est une personne qui souffre d'une véritable addiction au travail. Ce terme a été popularisé dans les années 1970 par Wayne Oates, psychologue et auteur américain. Il est formé par la combinaison des mots "work" (travail) et "alcoholic" (alcoolique). Il décrit une personne pour qui le travail devient une obsession au point de négliger d'autres aspects importants de sa vie, tels que les relations personnelles, les loisirs et la santé. Une dépendance similaire à l'alcoolisme.

Définition de workaholic

Symptômes : êtes-vous un travailleur compulsif ?

Indépendant, salarié ou chef d’entreprise : quel que soit votre profil professionnel, vous comptez peut-être parmi les victimes de l’addiction au travail. La 1 ère  difficulté consiste à réaliser que l'on est victime de ce trouble obsessionnel ravageur pour sa santé mentale.

Le processus de dépendance en effet est progressif :

  • Vous vous impliquez au travail, poussé par une culture d’entreprise fortement marquée. Vous devenez corporate. Vous accumulez une charge de travail de plus en plus lourde. Une véritable boulimie.
  • Les objectifs chiffrés vous stimulent. Au-delà de les atteindre, vous vous mettez en tête de les dépasser.
  • Vous prenez goût à cette forme d’asservissement, le bureau devient votre lieu de prédilection, un cocon familier qui vous rassure.
  • Vous négligez les aspects personnels de votre vie.  Vous rechignez à prendre des congés, vous travaillez le week-end. Votre vie professionnelle prend le pas sur votre vie personnelle.
  • Vous rêvez travail. Le besoin de travailler surpasse tous vos autres besoins, le manque survient lorsque vous n’êtes pas au bureau.
  • Pour tenir le rythme, vous trouvez des substances qui dopent votre productivité – alcool, drogues.
  • Vous êtes au bord de l'épuisement professionnel (burn-out). La prise de somnifères, d'antidépresseurs ou d'anxiolytiques peut être un signal d'alerte.

Workaholisme : que risquez-vous ?

L’addiction au travail emporte des risques psychosociaux majeurs sur la santé.

  • Troubles du sommeil : vos nuits sont interrompues par des pensées liées au travail. Avez-vous bien bouclé ce dossier ? Comment va se dérouler la réunion du lendemain ? Votre email a-t-il reçu une réponse ? Des interrogations qui surviennent à toute heure de la nuit, venant troubler votre sommeil.
  • Dégradation des relations familiales et sociales : votre travail prend tout votre temps et vos pensées. Vous ne laissez pas de place suffisante à votre vie de famille, vous voyez moins vos amis. Votre conjoint ne supporte plus votre manque d’implication, ni les consultations compulsives de vos emails pendant les vacances. Le divorce peut être une conséquence de l’addiction au travail. En délaissant vos amis au profit de votre job, vous risquez l’isolement social.

    A noter : le workaholism peut également être un frein à la construction d’une famille. Trop carriériste, l’individu addict met de côté ses relations et tarde à construire son couple. La problématique peut s’avérer d’autant plus importante chez les femmes, dont le désir d’enfant se révèle parfois trop tard. Un phénomène social qui s’observe de plus en plus…

  • Manque d’épanouissement personnel  : votre emploi du temps se résume à votre travail, toutes autres activités de loisirs n’ont plus leur place. Votre développement et votre épanouissement personnels en pâtissent, votre moral est en baisse. D’autant plus que le workaholic, avec le temps, ne prend même plus de plaisir au travail.
  • Agressivité : votre travail est la seule chose qui compte, et vous vous mettez en tête de la mener au mieux. Vos comportements dérivent au bureau. Vous faites preuve d’agressivité et d’émotions négatives, dans une quête perpétuelle de reconnaissance, de réussite et de promotions professionnelles.
  • Céphalées, douleurs musculaires et intestinales  : votre condition physique se dégrade à mesure que votre moral baisse. Les principales pathologies liées à l’état émotionnel touchent le confort intestinal et les maux de tête. Vous pouvez également souffrir de douleurs dorsales liées à une mauvaise position au bureau, tenue des heures durant.
  •  Anxiété, surmenage, épuisement professionnel, dépression burnout. Le burn-out, stade ultime de l’addiction au travail, est souvent le déclencheur de la prise en charge dans le cadre d’une thérapie de désintoxication. 
  • Développement d'autres dépendances : il existe un risque accru de développer d'autres formes de dépendance, dont l'alcoolisme, car certaines personnes peuvent recourir à l'alcool pour gérer le stress et les pressions liées à leur surengagement professionnel.

Workaholic : les meilleurs remèdes pour se désintoxiquer

Il ne s’agit pas de délaisser le travail. Votre job contribue à votre épanouissement, il tient une place importante dans votre vie. Il s’agit en réalité de trouver le juste équilibre avec votre vie privée, en préservant un bon niveau de challenge et de conscience professionnelle.

Traiter les causes

Vous avez besoin de décrocher ? Il est important d’identifier les causes de votre addiction pour les traiter en profondeur. Le profil de l’accro au boulot est variable :

  • Vous avez un besoin de reconnaissance exacerbé.
  • Vous fuyez un quotidien non satisfaisant .
  • Votre obsession pour l’argent est marquée.
  • Vous avez peur de perdre votre emploi , de vous retrouver dans une insécurité professionnelle menant à la précarité.
  • Vous êtes trop sensible à la pression professionnelle et aux objectifs de performance.
  • Vous avez besoin de remplir votre vie .

Selon la cause à l’origine de votre dépendance, vous pouvez envisagez différentes manières de soigner votre addiction au travail.

  • Un travail personnel : imposez-vous de gérer différemment votre emploi du temps et vos finances. Etablissez une liste de vos priorités de manière macro : quels sont vos objectifs de vie sur le long terme ? Apprenez à déléguer, et appréhendez vos journées au travail de manière plus détendue. Enfin, forcez-vous à déconnecter : sur votre planning, réservez des plages horaires sans téléphone ni accès à vos emails. Veillez également à quitter le travail à heure fixe et raisonnable.
  • Une thérapie coachée par un professionnel une psychothérapie permet de soigner vos troubles profonds. Atténuer ce besoin irrépressible de reconnaissance, diminuer votre stress professionnel… Différentes méthodes existent – sophrologie, hypnose, microkinésithérapie… – il faut parfois en tester plusieurs avant de trouver sa solution. L’important : trouver le bon interlocuteur, et se dégager du temps pour mettre en œuvre le process.

A noter : le rôle de l’employeur est également crucial. Respect du droit à la déconnexion en entreprise, mise en œuvre des moyens nécessaires à favoriser le bien-être au travail… les axes d’amélioration sont nombreux pour favoriser le confort psychosocial du salarié.

Dans tous les cas, trouver des « substituts » s’avère indispensable pour soigner son addiction au travail.

Trouver des substituts

Modifier votre comportement passe par une réorganisation de votre emploi du temps. En trouvant des alternatives au travail compulsif, vous (re)prenez goût à des activités diversifiées, et épanouissantes.

Renouez avec votre entourage, pratiquez une activité sportive ou artistique, mettez vos sens en éveil en écoutant de la musique, détendez-vous devant des films, essayez le yoga ou la méditation…

Une rupture imminente avec le modèle de la génération X ?

Si le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication a favorisé le phénomène de l’addiction au travail, le modèle sociétal émergent pourrait inverser la tendance.

En rupture avec leurs ascendants, les travailleurs des générations Y et Z mettent un point d’honneur à privilégier leur qualité de vie. Leurs clés : un travail qui a du sens, suffisamment de temps consacré à leur épanouissement personnel. Un modèle vertueux comme solution au workaholism…


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